De la crise politique au conflit social : l'instabilité du macronisme finissant
Depuis la dernière dissolution de l'Assemblée nationale, la vie des gouvernements est plus que jamais placée sous le signe de l’incertitude. Le macronisme finissant est désormais marqué par une instabilité gouvernementale inconnue dans l’histoire de la Ve République. Les mobilisations ne diminuent pas malgré les insuccès des Gilets jaunes ou encore des grèves en opposition à la réforme des retraites. Le 10 septembre dernier, un mouvement s'est engagé à bloquer l’activité productive du pays. Le 18, les syndicats sont parvenus à mobiliser plusieurs centaines de milliers de Françaises et de Français, et le 21, une nouvelle mobilisation populaire a fêté l'anniversaire de l'abolition de la royauté. Comment comprendre ces mobilisations et plus particulièrement celles qui s’émancipent du cadre syndical traditionnel ? L’étude des mouvements sociaux actuels est riche d’enseignements sur le moment que nous vivons et sur les évolutions qui minent la société française depuis le début de la décennie 1980.
En France, la crise politique et la crise sociale se tiennent la main et prennent des formes inattendues : instabilité ministérielle et mobilisations nouvelles. Notre pays vit une crise de l’avenir. L’horizon des attentes positives se dissipe. L’avenir est davantage pensé comme un ensemble de risques plutôt qu’en termes de projets rassembleurs. Depuis le milieu des années 1990, les thèmes de la fracture sociale, du creusement des inégalités ainsi que de la pauvreté laborieuse envahissent l’espace social. Et le corps social se mobilise de plus en plus souvent de manière inédite : coordinations, mouvement des Bonnets rouges, Gilets jaunes, Bloquons tout, etc.
Comment comprendre ces nouveaux modes d’action et mouvements sociaux qui prennent leurs distances par rapport aux partis et aux syndicats ? Que disent-ils de la société française et de ses évolutions récentes ? Une chose est sûre, les préoccupations économiques et sociales restent toujours largement dominantes.
La question de la survie politique de notre nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, ainsi que les éventuelles suites du mouvement social « Bloquons tout ! » attirent l'attention du monde médiatique. L'instabilité gouvernementale ne représente pas une surprise en soi tant le président de la République s’obstine à ne pas reconnaître sa défaite aux dernières élections législatives. L’ampleur du vote de défiance à l'encontre de François Bayrou a révélé combien le socle d’adhésion du gouvernement était désormais faible. C’est pourtant sur cette base si friable que le gouvernement s’apprêtait (et s’apprête toujours) à imposer par son budget de nombreux sacrifices à des catégories de Français déjà exsangues financièrement. Une telle orientation ne pouvait qu’accentuer le sentiment d’éloignement, voire de rupture, des élites administratives, politiques et privées vis-à-vis des réalités de la population.
Des pratiques du pouvoir qui favorisent l’impasse politique
Les institutions françaises sont dans la tourmente et la Ve République se retrouve privée de la classique majorité présidentielle dans l’Assemblée pour mettre en œuvre une politique. De la majorité pléthorique du premier quinquennat à la débandade des troupes présidentielles, le second quinquennat d’Emmanuel Macron s’achève d’une bien étrange manière, sous la forme d’un traité de décomposition. Le président est à la fois le témoin d’un basculement politique, social et institutionnel, mais aussi largement l’acteur principal du délitement à l’œuvre.
Face aux désordres politiques actuels se profile un mouvement social dont la nature et la portée restent à définir. Marquerait-il le retour des Gilets jaunes sous une forme plus radicalisée politiquement ? De fait, la pratique du pouvoir du macronisme a conduit inévitablement à une radicalisation des mouvements sociaux en France. La brutalité, l’ignorance et le mépris ont en effet été les moteurs du parti présidentiel lorsqu’il était triomphant.
Le mouvement social des Gilets jaunes a subi une terrible répression, comme rarement dans l’histoire de France d’après-guerre. Par ailleurs, l’usage répété du 49-3 à l’Assemblée a rendu impossibles de véritables débats sur des questions aussi essentielles que les orientations budgétaires et sociales du pays. Pour finir, la surdité et le mépris de l’appareil gouvernemental ont frappé les esprits. De nombreuses réformes ont réuni derrière elles un vaste refus. Pourtant, les gouvernements ont fait fi des revendications populaires qui réclamaient d'amender voire d'abroger ces projets de loi. Le macronisme et les élites qui le portent ont décidé de faire avancer le train fou du néolibéralisme en ignorant les citoyens et leurs aspirations.
Les corps intermédiaires comme les syndicats et les collectivités locales sont apparus délégitimés et le président de la République a fait du Premier ministre un simple VRP de la parole présidentielle. Il a donc installé une logique de confrontation entre lui et la société. Les différentes médiations ont cessé de fonctionner et tout est devenu mascarade, aussi bien la démocratie politique que sociale. Le macronisme a donc non seulement aggravé la crise de la démocratie, déjà largement à l’œuvre en France depuis les années 1980, mais il a également renforcé la tendance inquiétante du moment, celle de l’autoritarisme et de la brutalisation du pouvoir politique.
Une crise politique ancienne dont le macronisme est l’expression finale
Le macronisme arrive au terme d’un long parcours entamé au début des années 1980. Le retour des socialistes aux affaires en 1981, après 28 ans d’opposition, a ouvert – pour la refermer aussitôt – la dernière page d’une véritable alternative politique. Le pouvoir d’alors était ambitieux et se proposait aussi bien économiquement, socialement, que culturellement de donner un autre visage au pays. Mais à partir de 1983, l’ambition économique a nettement été revue à la baisse et le socialisme d’alors, dans un mélange d’affairisme et de cynisme, a accompagné le capitalisme dans ses dérives sans en modifier la trajectoire. Ainsi, les années 1980 ont reconstitué à bas bruit une logique de classes et ont redonné aux inégalités une dynamique nouvelle.
Les outils de la politique économique se sont vite grippés par l’invocation de la contrainte extérieure, qui a pris tour à tour le nom de l’Europe puis de la mondialisation. À partir des engagements de Maastricht, la politique économique a littéralement disparu de l’horizon collectif. Il n’était plus possible d’imaginer autre chose qu’une politique de l’offre à peine tempérée de quelques mesures sociales. Ces orientations ont ouvert le chemin à un long hiver salarial pour les classes populaires, mais aussi pour plusieurs franges des classes moyennes. Les revenus du capital ont à l’inverse pris une direction ascendante, et la financiarisation de l’économie s’est accompagnée d’une désindustrialisation préoccupante.
Plus de 40 ans après, c’est une économie largement tertiarisée qui a vu le jour et qui produit précarité, mal-être au travail et chômage accru pour une partie de la jeunesse et des seniors. La crise de l’avenir, c’est-à-dire le fait d’être privé d’un horizon d’attente qui laisse espérer un mieux-être pour soi et ses proches, se renforce jour après jour. Et comme le soulignait l’historien Jean-François Sirinelli dans son analyse du mouvement des Gilets jaunes (1) :
- « Somme toute, ce qui a relié, au moins dans un premier temps, ces destins jusque-là désunis est bien le sentiment partagé que la sur-vie ou supposée telle des puissants ne doit pas se faire aux dépens de la survie de plus en plus aléatoire des plus faibles. Au temps des Trente Glorieuses, on l’a vu, le vivre-ensemble s’était notamment consolidé par le fait que le plus grand nombre avait eu le sentiment inverse, la simple survie, propre aux économies de subsistance, était désormais derrière eux. »
Le macronisme a été le parachèvement de ces choix, puisqu’il est la rencontre entre la frange la plus bourgeoise du Parti socialiste et de l’ancien Rassemblement pour la République (RPR), devenu Union pour un mouvement populaire (UMP). Ce bloc bourgeois, pour reprendre les travaux de l’économiste Stefano Palombarini, a conduit une politique de classe par une fiscalité avantageuse pour les plus aisés, et a offert mépris et appauvrissement pour « ceux qui ne sont rien ».
À partir de 2021, l’épisode inflationniste a achevé de mettre à terre des franges de la population pour qui la fin du mois arrive bien avant le 15, et qui affrontent un surendettement intenable. Sans compter les dépenses contraintes comme le logement ou l’énergie qui ne cessent de croître. La réduction artificielle du chômage, par le maintien d’entreprises zombies ou par une amplification de l’apprentissage, a laissé croire à un succès de la politique de l’offre. Face à un environnement économique européen et mondial déloyal, l’État s’est endetté pour assurer des subventions coûteuses et souvent mal ciblées, tandis que les choix de politiques économiques antérieurs ont largement handicapé la nation, affaibli les services publics et produit de la précarité.
Dans la continuité de François Bayrou, Sébastien Lecornu se propose ainsi d’infliger une austérité sans précédent au plus grand nombre sans le moindre souci de justice sociale. Et le président de la République, s’obstinant à préserver sa politique, ne pouvait que susciter des mécontentements nombreux. C’est dans ce contexte dégradé que surgissent des mouvements sociaux particuliers qui veulent désormais déborder les partis et les syndicats traditionnels.
Des mouvements sociaux d’un genre nouveau : des Gilets jaunes à « Bloquons tout ! »
La nature des mouvements sociaux est au cœur de la sociologie, d’abord parce que le conflit est une préoccupation première de cette discipline. Des débats souvent stimulants sur les répertoires de l’action collective ont donné naissance à des travaux importants, comme ceux de Charles Tilly, Alain Touraine, Erik Neveu ou Lilian Mathieu.
Les conflits sociaux naissent entre autres autour de l’accès à des ressources rares comme l’avoir, le savoir et le pouvoir. Ces dernières engendrent des inégalités nombreuses qui peuvent devenir conflictuelles. Mais le conflit peut avoir d’autres matrices, comme l’analysait le père de la sociologie française Émile Durkheim. Pour lui, le conflit social surgissait lorsqu'apparaissait une tension entre les nouvelles valeurs d’une société et des institutions comme l’École ou l’État, qui elles restaient marquées par un ancien système de valeurs. Mai 68 est une illustration probante de cette approche.
D’autre part, les mouvements sociaux au cours de l’Histoire ont porté sur des objets différents qui pouvaient aller de l’amélioration des conditions de travail à la reconnaissance de droits pour des minorités comme les femmes, les immigrés ou encore les homosexuels. Dès lors, pour reprendre la répartition célèbre du sociologue américain, Albert O. Hirschman, les individus peuvent choisir entre la loyauté, la prise de parole ou la défection.
La première exprime la confiance dans les institutions pour apporter une résolution aux conflits. Dans le cas qui nous intéresse, la crise des institutions est patente tant la défiance à l’égard du pouvoir est massive. Dans le cas des Gilets jaunes, le pouvoir a proposé de grands débats qui ont permis au président de la République de révéler des capacités oratoires et une maîtrise technique des dossiers, mais sans jamais répondre aux enjeux. Aujourd’hui, les ressorts de cette entreprise sont brisés.
La prise de parole représente la deuxième option, c’est-à-dire la mobilisation sous des formes variées allant de la grève à l’occupation de lieux stratégiques. Nous assistons à un retour de la conflictualité sociale sous des formes diverses. Il suffit de penser aux nombreux jours de grève qui ont accompagné les différentes réformes des dix ans du macronisme ou encore aux Gilets jaunes. Enfin, la défection peut se traduire par une abstention, un désintérêt pour la vie politique. Aujourd’hui, c’est un mélange de colère et de lassitude qui traverse une partie de plus en plus importante du corps social.
Pourtant, de nouveaux types de mouvements émergent et obligent à des lectures plus complexes pour en percevoir le sens. Il ne faut cependant pas oublier que depuis la fin des années 1980, des colères et des revendications s’expriment en dehors des canaux syndicaux habituels. On peut notamment penser à la longue contestation des infirmières sous forme de coordinations à partir de 1988.
« Bloquons tout » : une France en colère plus qu’à l’arrêt
Le ministère de l’Intérieur a recensé pour la journée du 10 septembre dernier 175 000 participants et participantes ; la CGT parle quant à elle de 250 000 personnes. 812 actions ont été recensées dont 550 rassemblements et 262 blocages. Les villes qui ont concentré le plus de manifestants ont été Toulouse, Rennes, Montpellier, Strasbourg, Marseille, Lyon. La nomination le même jour de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre a été aussi perçue comme un affront par les manifestants, tant il exprime la volonté réitérée de poursuivre encore et toujours la même politique.
Face à cette mobilisation, 80 000 gendarmes et policiers ont été dépêchés. Les occupations de lieux stratégiques comme les gares ont été provisoires, car les consignes du ministère de l’Intérieur ont été celles de l'extrême fermeté. Désormais, les manifestants savent que le droit de manifester en France peut se faire à un coût élevé pour eux-mêmes.
Ce mouvement doit être observé sociologiquement. Tout d’abord, comme le révèle une étude de la fondation Jean Jaurès, les citoyennes et citoyens qui le composent sont davantage des cadres et des étudiants que des ouvriers. Le but de ces nouvelles formes de mobilisation s’éloigne des traditionnelles revendications ouvrières d’inspiration marxisante ; il ne s’agit pas de renverser le capitalisme, mais de le rendre moins violent et plus acceptable pour le plus grand nombre. L’enquête révèle également que nombre de partisans de « Bloquons tout ! » ignorent le contenu à donner à cette prise de parole. Nous sommes loin des anciens mots d’ordre syndicaux et des espoirs d’une grève générale, qui semble d'ailleurs remise à jamais plutôt qu’à plus tard. Il faut y voir là l’épuisement des anciens modes d’action collective.
En effet, les échecs récents du mouvement syndical (échecs à contrecarrer les réformes El Khomri, Penicaud, du lycée, des retraites, etc.) montrent clairement un épuisement de l’usage des grèves et des manifestations de masse. Même la rare union syndicale ne suffit plus pour faire plier le pouvoir. C’est en novembre de cette année que nous célébrerons l’anniversaire de la dernière victoire syndicale française, il y a déjà trente ans (2)…
Depuis, force est de constater que les syndicats n’ont connu que des défaites à répétition. Mais il ne faut pas négliger la capacité qui est la leur de mobiliser fortement. Le 18 septembre dernier, plus de 500 000 manifestants ont battu le pavé selon le ministère de l’Intérieur – plus d’un million selon la CGT. Les syndicats ont su mobiliser et faire entendre fort les revendications en termes de pouvoir d’achat et de justice fiscale. D’autres journées sont envisagées par la suite, d'abord le 2 octobre prochain, si le Premier ministre ne répond pas aux demandes. Ces rassemblements entrent aussi en congruence avec les débats sur la taxe proposée par l’économiste Gabriel Zucman.
Les citoyens veulent s’emparer de ces débats alors que la méfiance à l’égard des politiques grandit. Le rôle des partis politiques ne cesse de s’amenuiser dans une démocratie d’opinion et à l’heure des réseaux numériques : l’intermédiation partidaire s’amenuise. Des populations plus éduquées, plus diplômées, ont moins envie de reconnaître une compétence ou une légitimité particulière à des hommes de partis qui semblent à leurs yeux bien souvent usés par leurs pratiques du pouvoir.
Les moteurs de ce mouvement semblent être la lutte contre les inégalités et l’amélioration du pouvoir d’achat ; en cela, il s’éloigne de revendications plus orientées sur la thématique des droits ou de l’identité. De façon plus certaine, on peut affirmer que la matrice du mouvement du 10 septembre est plus d’ordre social et économique que sociétal. Nombre de Français retiennent – à raison – chez Emmanuel Macron l’image d’un président de la baisse du niveau de vie des citoyens, sans compter que la France est devenue un pays profondément inégalitaire, tant la concentration des richesses est toujours plus flagrante. Ce mouvement ne semble pas a priori s’inscrire dans le temps, mais le feu couve sous la cendre… Les prochaines semaines s'annoncent agités sur le plan politique ; pour le moment, le pouvoir ploie mais ne rompt pas.
Dans la dialectique complexe entre le « je » et le « nous » – pour reprendre la terminologie du sociologue Norbert Elias –, le « je » semble l’emporter. Nos sociétés connaissent depuis les années 1960 une véritable poussée de l'individualisme qui conduit à relativiser les mobilisations collectives. On pourrait parler d’une individualisation des colères. Mais la crise sociale est là, il est difficile de le nier ; elle cherche des moyens de s’exprimer, de nouvelles formes de mobilisation. Les arrangements institutionnels – pour ne pas dire les combines politiciennes – ne pourront pas la dissimuler. Du pouvoir en place, force est de constater qu’il y a bien peu à attendre.
En somme, si le navire prend l’eau de toutes parts, ce n’est pas la faute des boomers, des retraites généreuses de Français fainéants ou d’un État social désormais trop encombrant. Ce qui coule l’embarcation ne préoccupe pas réellement les médias dominants plutôt désireux d’adhérer au récit du moment, à savoir celui d'une France dépensière de « gaulois réfractaires » qui ne travaillent pas et qui refusent les réformes.
En réalité, par ses élites, la France a été conduite de gré ou de force sur le chemin de réformes d’inspiration néolibérale qui ont profondément défiguré le modèle social français pour faire du pays une France laborieuse, sans horizon bien souvent ou à l’épreuve d’un travail à faible reconnaissance. Les quarante années passées sont l’échec des élites qui font désormais bloc pour socialiser les pertes au détriment du plus grand nombre.
Notes
(1) Jean-François Sirinelli, Ce monde que nous avons perdu, une histoire du vivre-ensemble, Tallandier, Paris 2021, p.346
(2) À l’hiver 1995, en réaction au projet de réforme de la Sécurité sociale et des retraites initié par le gouvernement d’Alain Juppé, un vaste mouvement de grève de la part des cheminots se met en place. Il dure du 10 octobre au 15 décembre 1995. Le gouvernement d’alors est contraint de reculer.
elucid.media/democratie/de-la-…
De la crise politique au conflit social : l'instabilité du macronisme finissant
Le macronisme finissant est marqué par une instabilité gouvernementale et des formes de mobilisations sociales inéditesFrédéric Farah (Élucid)
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𝗟𝗮 𝗳𝗶𝗻𝗲 𝗱𝗲𝗹𝗹'𝗶𝗰𝗲𝗯𝗲𝗿𝗴 𝗽𝗶𝘂̀ 𝗴𝗿𝗮𝗻𝗱𝗲 𝗱𝗲𝗹 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗼
Si chiamava A23a l’iceberg che nel 1986 si è staccato dal margine nord-ovest dell’Antartide. Per decenni è rimasto incagliato nel mare di Weddell, nel 2020 ha ripreso a muoversi seguendo le correnti oceaniche per arrivare, alla fine del 2024, nei pressi dell’isola della Georgia del Sud.
Il 14 settembre 2025, uno dei satelliti Copernicus Sentinel-3 ha acquisito questa immagine dell’iceberg, ormai in disgregazione.
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Salvini rilancia il “patentino” per le persone migranti, ma in Italia esiste già un sistema a crediti e le leggi vietano automatismi.
lanotiziagiornale.it/permesso-…
(il mio articolo per @lanotizia_giornale)
Permesso a punti, Salvini presenta come nuova un’idea vecchia. Con profili di dubbia costituzionalità | LA NOTIZIA
Salvini rilancia il “patentino” per i migranti, ma in Italia esiste già un sistema a crediti e le leggi vietano automatismi.Giulio Cavalli (La Notizia - giornale.it)
Ma la guerra c’è già, e non è nemmeno più una guerra: è un genocidio.
Non stiamo aprendo fronti, stiamo costringendo a guardare macerie, corpi, sangue.
Non è la Flotilla a portare in guerra l’Italia: è il genocidio a sporcare le nostre mani se facciamo finta di niente.
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Non c’è differenza
La sostanza del messaggio del "predicatore mussulmano moderato" e dello "sceicco estremista" è la stessa1, perché predicano la stessa ideologia maomettana: la morte per chi non si sottomette, l'annullamento delle donne, considerate dai maomettani alla stregua di animali, il divieto alla ragione ed altro.
Happy 10th anniversary to Kekeflipnote’s Can Can animation!
youtube.com/watch?v=x0ZfwSQDLK…
(10th anniversary video below posted on Facebook)
- YouTube
Profitez des vidéos et de la musique que vous aimez, mettez en ligne des contenus originaux, et partagez-les avec vos amis, vos proches et le monde entier.www.youtube.com
Linux Distribution "NixOS" drama: Moderation Team resigns in protest over Interference of Leadership; Elected Leader works for US Military Company, fearing alignment with US fascistic development
Short Summary of the Community Drama of the Linux Distribution "NixOS", so that you can get the big picture and form your own opinion with the provided sources.
Clarification of the "Steering Comittee" as Project Leadership
Moderation Team resigns in Protest
- Resignation Post, with examples of interference: discourse.nixos.org/t/a-statem…
- Conflict due different interests:
- the Moderation Team desires being independent. otherwise, they can't moderate the behavior of people in positions of power.
- the Moderation Team is currently accountable to the Steering Comittee: discourse.nixos.org/t/a-statem…
Technical Leadership works for Military Company, causing Fear of Alignment with Facism.
- Steering Committee works for Military Company discourse.nixos.org/t/sc-membe…
- People in the community feel uncomfortable with that, since the US and its military are heading towards facsism: mstdn.games/@KFears/1152756764…
- The Steering Committee made a public Post about that, explaining the Situation: discourse.nixos.org/t/statemen…
A statement from members of the moderation team
We resign, effective immediately, in protest of the Steering Committee’s ongoing pattern of attempting to interfere with moderation team operation, membership and specific moderation decisions.NixOS Discourse
like this
And now DHH is getting involved in this shitshow. For those not chronically online enough, DHH is one of the developers of Rails, has a rap sheet of drama, and has his own dirty laundry full of racism, transphobia, and has managed to drive his own company into the shitter.
So really a bunch of winners are coming out of the woodwork for this one.
As a happy Debian user i'm not hearing any of it.
Breaking Camp
Basecamp announced it would ban “societal and political discussions” at work. But the hardest conversations at work were about the company itself. Platformer’s Casey Newton spoke with half a dozen employees about the controversy.Casey Newton (The Verge)
Sounds like interpersonal bullshit reframed as politics. Honestly impressed at the resignation letter being able to use so many words while avoiding actually directly explaining what they're upset about. Of course it would take something really egregious and extraordinary for me to give a shit, because..
The steering committee or board of trustees or whatever should be sitting the rules for the organization, up to an including adding or removing mods from a forum if they want. That's what they exist for. The idea that a mod team should be independent of the actual organizational structure of an institution is ridiculous.
Atomkraft-Betreiber pleite - Rückbau des THTR in Hamm könnte Bund und Steuerzahler teuer zu stehen kommen iwr.de/news/atomkraft-betreibe…
Der planmäßige Rückbau soll ab 2028 beginnen (bis voraussichtlich bis 2044). Die dabei anfallenden Kosten für den Abbruch des Reaktors und der Gebäude sind noch nicht berücksichtigt.
Kann Reiche dann aus dem KTF finanzieren …
Atomkraft-Betreiber pleite - Rückbau des THTR in Hamm könnte Bund und Steuerzahler teuer zu stehen kommen
Dortmund – Die Hochtemperatur-Kernkraftwerk GmbH (HKG), Betreiberin des Thorium-Hochtemperaturreaktors (THTR-300) in Hamm-Uentrop, ist insolvent. Das Amtsgericht Dortmund hat am 23.Dr. Norbert Allnoch (IWR.de GmbH)
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Independent Distro KaOS Linux 2025.09 Arrives with #Linux 6.16, #KDE Gear 25.08, and More 9to5linux.com/independent-dist…
Independent Distro KaOS Linux 2025.09 Arrives with Linux 6.16, KDE Gear 25.08 - 9to5Linux
KaOS Linux 2025.09 independent distribution is now available for download with the latest KDE Plasma 6.4 desktop environment.Marius Nestor (9to5Linux)
Nel giorno dei Campionati del mondo di #ciclismo su strada (per la prima volta in #Africa). Pagliacci. Le biciclette Giant non possono più entrare negli Stati Uniti - Bikeitalia.it bikeitalia.it/2025/09/26/le-bi…
#bike
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taz.de/!6116108
Das Bild zeigt ein Diagramm mit dem Titel "Antispam Bee" in einem grauen Rahmen. Es handelt sich um ein Linien-Diagramm, das die Entwicklung einer bestimmten Metrik über Zeit darstellt. Die x-Achse ist nicht beschriftet, während die y-Achse mit dem Wert "12865" beschriftet ist. Die Linie des Diagramms ist fast horizontal, bis auf einen steilen Anstieg am Ende, der einen deutlichen Wertanstieg von etwa 12865 zeigt. Der Bereich des Anstiegs ist mit einem hellblauen Schatten hervorgehoben.
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Pete Hegseth’s Secret History | The New Yorker
newyorker.com/news/news-desk/p…
Hegseth verließ Concerned Veterans for America im Januar 2016 nach Problemen mit seinem Missmanagement und Alkoholismus.
Dieser Mann ist heute Verteidigungsminister, oder doch Kriegsminister?
der USA.
First protest against data centers in Spain:
"Zaragoza is not for sale".
heraldo.es/noticias/economia/2…
Primera protesta en Zaragoza contra los centros de datos
Una manifestación ha recorrido el centro de la capital aragonesa este sábado para rechazar este tipo de instalaciones por su elevado consumo de energía y agua.B. Alquézar (Heraldo de Aragón)
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Arrivano gli autobus elettrici King Long PEV12 nelle periferie di Roma.
A un anno dagli ibridi, BIS e Tuscia introducono i primi mezzi a zero emissioni sulla rete bus esterna.
Un test importante per capire se l’elettrico può funzionare anche fuori dal centro.
🔗 odisseaquotidiana.com/2025/09/…
#AutobusDiRoma #MobilitàSostenibile #Roma
#AutobusDiRoma: King Long PEV12 a servizio delle periferie romane
#AutobusDiRoma - 41esima puntata: a un anno esatto dal varo degli ibridi arrivano gli elettrici. Listen to "Cotral, il Direttore ...ALE (Blogger)
Lawyers defend Kenyan accused of trafficking recruits to #Russia, say over 1,000 #Kenyans already working
Okay poverty is the enemy, they say its better to die trying to feed yourself than die of starvation, now Russia is capitalising on that.
citizen.digital/news/lawyers-d…
Lawyers defend Kenyan accused of trafficking recruits to Russia, say over 1,000 Kenyans already working
Just one day after the arrest of a suspected human trafficker accused of transporting individuals to Russia, his legal team now claims that he has already facilitated the travel of over 1,000 Kenyans to that country without encountering any complicat…Ode Francis (Citizen Digital)
According to a BBC article, the people were "deceived", they believed they would work in Moscow, just to be forced later to join the military:
mastodon.social/@KraftTea/1152…
Mark Kraft (@KraftTea@mastodon.social)
Attached: 1 image A Kenyan intelligence-led police raid on a residential apartment on the outskirts of Nairobi, has broken up a major Russian human smuggling ring, arresting the individual responsible for overseeing the operation.Mastodon
Kenyan police break up ring trafficking people to Russia to fight in Ukraine
Recruitment materials, travel documents, and job offer letters were seized during the raid.Wycliffe Muia (BBC News)
Jonathan reshared this.
The World as Abyss by Jonathan Pugh, 2023
The Caribbean and Critical Thought in the Anthropocene
This book is about a distinctive ‘abyssal’ approach to the crisis of modernity. In this framing, influenced by contemporary critical Black studies, another understanding of the world of modernity is foregrounded – a world violently forged through the projects of Indigenous dispossession, chattel slavery and colonial world-making.
"...Die Regierung muss Geld sparen – und hat laut einem Medienbericht eine konkrete Idee: Der Pflegegrad 1 könnte wegfallen, berichtet die »Bild«. Betroffen wären 860.000 Menschen. ..."
Das nennt man dann wohl Asoziale Politik!
spiegel.de/politik/deutschland…
#merz #cdu #csu #spd #deutschland #politik #schwarzrot #schwarzroteKoalition #eu #europa #fritzemerz
Me comenta que el primer día la organización estaba un poco perdida, pero que día a día ha observado una clara mejora y que eso le hace desear repetir el año que viene porque cree que la mejora será notoria.
También dice que hay colas, pero que estas se mueven todo el rato y que no ha estado más de 20 minutos en ninguna.
Me ha dicho que no le gustó la presentación del evento el primer día. Estuvieron el presidente de la CCAA y los cuatro políticos de la zona a hacer publicidad institucional y ella esperaba bastante más de un evento con este nombre.
En general se lo está pasando bien y me dice que los toots que le estoy enviando no se corresponden con la realidad o por lo menos ella no lo ha vivido.
@fanta @ArthasSama Yo llevo desde el jueves recibiendo comentarios de gente que está ahí, algunos directamente han decidido que sábado y domingo ni se acercaban por la Feria. Y hay de todo, gente curtida en mil salones, gente que era su primerito y demás. Es cierto que soy la cara visible de mucho descontento y es normal que me escriban. Y también ha habido gente ha contado todos los espantos y luego 'pero me ha valido la pena porque he visto a X'. Pues bueno.
Distintas personas, distintas actitudes.
Una de las cosas que se ha repetido desde el viernes es gente diciendo "pensaba que eran exageraciones de haters, hasta que me ha tocado a mí".
The image is a four-panel comic strip with a simple, minimalist style. Each panel features a stick figure character performing a different action, with text below each panel. The top panel shows the character holding a set of keys, labeled "KEYS," with a banana attached. The second panel shows the character holding a wallet, labeled "WALLET." The third panel shows the character holding a phone, labeled "PHONE." The final panel shows the character holding a tangled mess of colorful strings, labeled "THE VAGUE SENSE THAT YOU'VE FORGOTTEN SOMETHING." The text at the top of the image reads, "BEFORE YOU LEAVE THE HOUSE, CHECK YOU HAVE:" The comic humorously suggests that despite having essential items, one often feels they've forgotten something important.
Provided by @altbot, generated privately and locally using Ovis2-8B
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informapirata ⁂
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